Le discours d'une fée "Le mot de la marraine" Dans les contes de fées, la marraine est souvent une fée, une bonne fée, toujours prête à fournir conseils, dons, talismans, pour aider son filleul dans les difficultés de la vie. Hélas, vous vous en êtes peut-être aperçus, notre existence n'est pas un conte de fée, et bien qu'étant ta marraine, François, je n'ai pourtant aucun pouvoir magique. Depuis ta naissance, je t'ai touours suivi de loin, (... de Marseille c'est à dire!) t'accompagnant de mes pensées le long de ta route, à la lumière de l'amitié qui me lie à tes parents. Aujourd'hui, le jour de ton mariage avec Géraldine, j'aimerais tant avoir le pouvoir de vous rendre les choses faciles sur le chemin que vous prenez à deux. Mais je n'ai à vous offrir que les pensées de quelqu'un qui va féter dans huit jours ses 30 ans de mariage, ce qui n'est qu'une toute petite expérience ... ou grande tout dépend du point de vue où l'on se place... Imaginez deux funambules commençant à marcher sur un long fildont on ne verrait pas la fin: les premiers pas semblent faciles, ils sont jeunes, pleins de santé et d'entrain, ayant l'enthousiasme, mais aussi la bienheureuse inconscience de la jeunesse. Ils se disent:"c'est bon, ça n'a pas l'air si difficile que ça..." Mais en chemin, le vent peut se lever (le mistral ou la bisee), elle ou lui peut en être ébranlé. Il n'est déjà pas si facile de maintenir tout seul son équilibre, mais s'il faut encore tenir compte des mouvements de l'autre, cela devient bien compliqué... Et encore, les plus rudes dangers ne sont pas forcéments ceux qui viennent de l'extérieur, mais ceux qui viennent de l'intérieur de chacun: ceux-là sont beaucoup plus redoutables pour l'harmonie de leur marche. Beaucoup pourraient être tenté d'abandonner en route... Chaque pas est une gageure, rien n'est jamais acquis, l'équilibre étant à ce point fragile, toujouors à la limite du déséquilibre, qui peut mener à la chute. Vous voilà donc en route pour un voyage au long cours, surtout qu'en chemin, partis à deux, on peut se retrouver plusieurs... Mais regarder ensemble du même côté vers cette fin qu'on ne voit même pas, c'est là, je peux vous l'assurer, peut-être l'aventure la plus exaltante qui soit, et, pour ma part, je ne suis pas prête à y renoncer. Alors, sur ce fil tendu, sans baguette magique, je vous dis bonne route, bon vent et bon pied à tous les deux, tous les voeux de "la marraine" vous accompagnent. Françoise Lambert, 14 septembre 02 |